Le blog du GHT

La médiation animale ou thérapie assistée par l’animal, est un programme structuré d’interventions prodigué par un intervenant à son bénéficiaire, sous forme individuelle ou collective, à l’aide d’animaux soigneusement choisis et éduqués. L’animal est proposé par l’intervenant auprès de la personne en vue de susciter des réactions visant à maintenir ou à améliorer son potentiel mental, physique, psychique ou social.
Au sein du GHT de Psychiatrie, le pôle tourquennois et le pôle de pédopsychiatrie 59I03 travaillent également avec le service d’équithérapie de l’EPSM des Flandres.
Cet établissement, au sein de sa plateforme de réhabilitation psychosociale propose aussi au niveau de la communauté rurale des activités avec poules, lapins et chèvres auprès de patients en long séjour.
A l’EPSM Lille-Métropole, des ateliers aux Jardins à vivre sur les oiseaux et les abeilles sont proposés ainsi que des interventions de médiation animale à l’hôpital de jour la Cense, aux appartements thérapeutiques léonard de Vinci ou encore en médico-social à la Résidence Berthe Morisot.
A l’EPSM de l’agglomération lilloise, par exemple, des patients du secteur 59G11 bénéficient d’une médiation avec des ânes au Centre horticole ainsi qu’une médiation Psy Cat et d’autres médiations au sein de la Maison bleue, en pédopsychiatrie, et encore bien d’autres
services...
Depuis 2022, à l’initiative d’une infirmière, le Pôle Ternois de l’EPSM Val de Lys-Artois propose de la médiation animale aux patients avec pour objectifs de développer les interactions sociales, la motricité, les aspects cognitifs et l’estime de soi.
Cochons d’inde, lapin, chien…et si les animaux aidaient à soigner les maux ?
La médiation par l’animal n’a pas d’effet magique sur les patients. Pour autant, la présence d’un animal permet de faire changer de posture les personnes qui à leur tour, se trouvent en position de prendre soin d’un animal. Depuis septembre 2022, Eline Mathieu, infirmière formée en médiation par l’animal et Céline Magnier, infirmière, animent des séances hebdomadaires collectives de médiation par l’animal au Centre Gambetta à Tourcoing.
Aujourd’hui Lila et Pimkie, les deux cochons d’inde d’Eline et leur capital sympathie sont au rendez-vous. Ainsi que Pierre, le lapin et Harley, le chihuahua. Ce sont ses animaux de compagnie. Une fois par semaine, ils l’accompagnent au Centre Gambetta, à la rencontre de Zoé, Yasmina ou encore Nicolas.
Durant deux heures, 6 patients maximum participent à ce soin à médiation, pour que la rencontre avec l’animal soit au rendez-vous et que les interactions soient facilitées. Avant chaque séance, un animal est sélectionné en fonction des objectifs fixés pour chaque patient par ce binôme infirmier et/ou par l’équipe soignante en fonction de l’orientation donnée par le médecin. Bien sûr, cette médiation n’est proposée que si l’équipe estime qu’une affinité va pouvoir se créer entre le patient et l’animal. En retour, le consentement du patient est toujours recherché et si la demande émane de lui, c’est encore mieux !

« Le patient à l’impression de passer un temps agréable avec l’animal mais côté soignant, nous observons et guidons la séance. Nous sommes dans la relation et l’échange ; l’animal fait la médiation. »
Quand l’animal devient un levier d’amélioration des troubles
Les interactions entre le patient et l’animal vont permettre d’atteindre des objectifs thérapeutiques définis avec l’équipe : communication, socialisation, estime de soi, travail sensoriel ou physique, gestion de l’anxiété, éducation, soutien affectif,…
Avec les cochons d’inde et les lapins, le travail vise à développer la motricité fine (découpe des légumes, apprentissage des fruits et légumes de saison) et la connaissance de l’animal (ce qu’il peut manger,…). Le contact avec ces animaux permet également de faire ressurgir des souvenirs d’enfance, un ressenti lors de la caresse de l’animal et ainsi de verbaliser des émotions. Le chien, quant à lui, va permettre d’accroitre l’activité physique et la motricité globale du patient.
Chaque séance repose sur la Gestald thérapie, s’intéressant aux interactions de l’individu avec ses environnements. Elle commence par une phase de pré-contact, dans le respect de ce que chacun souhaite faire (petit jeu en relation avec les animaux, par exemplaire, choix d’une carte de l’humeur du jour). Il est alors fait état de ce que chacun ressent. S’ensuit la phase d’engagement ou on laisse à la personne le choix de choisir le matériel qu’il va utiliser, par exemple une brosse. Puis vient le contact avec l’animal, le caresser, le nourrir, lui parler,… La séance se termine par le « désengagement », ou comment dire « au revoir aux animaux » afin de permettre un détachement progressif. Il peut s’ensuivre soit, un débriefing collectif avec les patients. Avez-vous ressenti des effets positifs ? des peurs ? des problématiques, soit un petit jeu sur ce que les patients ont retenu de la séance. Ce temps permet de revenir sus les attentes des patients et les objectifs fixés, d’analyser la pertinence des actions et d’évaluer la présence ou non de bénéfices.
Souvent, les effets sur les patients sont visibles ; les patients repliés sur eux-mêmes s’ouvrent au contact de l’animal. Pour d’autres, ils améliorent leurs relations humaines.
Tous les six mois, un nouveau groupe de patients bénéficie de ces séances. Travailler sur la durée permet aux personnes de se “dévoiler plus facilement”. Lorsque l’on demande à Eline si elle souhaite augmenter le nombre de séance ? Elle répond qu’il faut penser aussi au bien-être des animaux et ne pas trop les solliciter. Durant l’année, des poules devraient rejoindre la troupe, avec un nouvel objectif : permettre aux patients de les observer pour apprendre à les connaitre et de ne pas en avoir
peur.
Centre Gambetta, Pôle Tourquennois
03 20 28 98 50 secretcattp1617.lm@ghtpsy-npdc.fr